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Joueurs ou familles de joueurs, vous n’êtes pas seuls !

Pour vous, quelques témoignages réalisés par des personnes suivies à S.O.S JOUEURS :

Sandrine: « Je joue depuis 10 ans. Tout a commencé dans un café où j’allais jouer régulièrement au flipper...

Stéphane:
« 33 ans, au RMI : j'ai joué à la roulette et au PMU pendant une dizaine d’années…

Laurence:
«Je ne sais pas comment c'est arrivé, ou plutôt si, je sais comment...

« Je ne sais pas comment c'est arrivé, ou plutôt si, je sais comment: A 30 ans, j'ai découvert les jeux de grattage. J'y allais "mollo" mais c'était par crise. Des fois quand même il m'est arrivé de faire des chèques sans provision pour acheter une pochette de jeux: Quand j'y repense j'étais déjà bien atteinte. Puis j'ai trouvé un boulot stable, j'ai aimé un homme avec qui je me suis mariée et ai eu avec lui deux belles petites filles. Mes problèmes financiers continuaient néanmoins, et ont empiré à partir de là : les banques et les organismes de crédit nous ont accordé des prêts ahurissants. On pensait : on remboursera tout tranquillement. Mais voilà, j'ai découvert aussi le Rapido, ce stupide loto instantané qu'on trouve dans certains cafés. Et là ça a été la catastrophe. Je suis tombée dedans, comme dans une drogue finalement, et j'ai été très vite "accro" tout en l'ignorant alors (quand on est dépendant on a peu de distance). Mon mari l'a vite su. Ce qu'il prenait jusque-là pour des sortes de folies passagères devenait en fait une source de problèmes financiers graves et du coup une source de conflits et d'angoisses pour nous deux. J'ai continué, arguant principalement du fait que je m'ennuyais, ou que je me sentais frustrée à la maison. Je m'occupais beaucoup de mes enfants mais de moins en moins de moi (sport, apparence physique, carrière professionnelle). On a finalement dû déposer deux plans de surendettement à la Banque de France. Je mentais pour jouer, je volais de l'argent à mon mari, je ne payais pas la crèche ou les factures, j'allais jouer l'argent au Rapido. Quand je gagnais (très peu), je convertissais parfois l'argent en cadeaux pour mes enfants ou mon mari, alors qu'il y avait plus urgent. Sans doute était-ce là une façon de me faire pardonner. Mais la logique du joueur veut qu'il est capable de se vider les poches, même après avoir gagné. Joue t-on réellement pour gagner ? Notre couple a connu une crise terrible, on a failli divorcer. Je n'allais pratiquement plus travailler. Je me disaiqu'en gagnant, je rembourserais toutes les dettes et qu'après je n'aurai plus besoin de jouer. C'est ce qu'on se dit tous, tant qu'on s'aveugle. Peu à peu cependant il y a une prise de conscience, pas facile de se dire qu'on est drogué, de reconnaître qu'on a un problème de dépendance, on se le cache longtemps jusqu'au jour, où la souffrance, la culpabilité, nous rattrapent. Alors j'ai décidé de m'en sortir. J'ai commencé par avouer mon vice à mon entourage. C'était une façon de dire aux autres : attention je suis dangereuse, je ne me contrôle pas, empêchez-moi, aidez-moi (de la même façon que certains se font interdire de casino). J'ai dégoté sur Internet les coordonnées de SOS joueurs. Je n'ai pas hésité longtemps : une semaine après, j'avais un premier entretien (ça fait maintenant six mois que je suis suivie là-bas). Malgré des hauts et des bas, cette aide me soulage beaucoup, me libère peu à peu, m'apprend à repérer les raisons de cette addiction. Aujourd'hui (j'ai 37 ans), notre situation financière n'est pas brillante: on doit rembourser 1000 euros par mois pendant 5 ans. On doit aussi beaucoup d'argent à des proches. Je me suis réellement vue tomber dans le jeu. Le désir d'élever mes enfants le mieux possible, l'amour pour mon mari, l'envie de retrouver ma dignité d'être humain, la peur de se voir devenir délinquant ou clochard, m'ont aidée à trouver une voie pour m'en sortir, même si il faut accepter que le chemin est long (plus ou moins). Ca demande du courage, de la volonté. Au bout : l'espoir et la dignité auxquels tout être humain a droit. »

Laurence